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LA GUERRE À L'AUTO

   Par Anne F – Publié le 2 février 2023

Comment on est passés de « les autos, c’est la liberté » à « les autos, c’est le diable en personne » en quelques décennies ?

J’ai grandi dans une famille « sans auto » : c’était hors de prix pour mes parents. Cela m’a tellement manqué qu’à peine mon dernier examen terminé, je suis passée des bancs de l’Université aux bancs de la salle d’attente chez le concessionnaire automobile.

Pour y découvrir la liberté, le bonheur de me déplacer selon l’inspiration du moment. Fini, le transport en commun limitatif dans le temps et l’espace, me condamnant à la vie citadine.

Puis un jour, travail au centre-ville de Montréal obligeant, j’ai dû retrouver le chemin de la station de métro la plus proche.

Au fait, pourquoi, dans le fond ? Ah oui, parce que… le centre-ville n’offre que des espaces de stationnement coûteux, qu’il est quasi impossible d’y circuler normalement, etc., etc.

Parce que depuis quelques années ou quelques décennies peut-être, les villes semblent avoir décidé de faire la guerre à l’auto. Tout pour nous forcer à laisser « nos précieux » au garage.

Rues à sens unique, rues piétonnières, déneigement miteux, nids de poule, non : d’autruches, festival annuel des cônes orange, dos d’ânes faisant ânonner nos suspensions, stationnements grugeant la carte de crédit…

L’auto est diabolisée… Si ça a quatre roues, c’est soit trop, soit pas assez. Mais juste quatre roues : non, c’est inadmissible.

Car en ville, pour plaire aux ayatollahs des « changements climatiques », seuls les piétons, cyclistes et autobus ont la grâce. Et ce, même si au Québec, Dame Nature n’est pas toujours gentille avec les deux premiers modes de transport.

Enjamber les bancs de neige, essayer de se glisser au sec entre deux averses pour se faire arroser par l’autobus au coin de la rue, se brûler les sandales en pleine canicule…

Le vélo ? Plus rapide, certes, mais encore plus risqué dans ce centre-ville obsédé par un soi-disant excès de gaz carbonique, et qui multiplie les embûches sous les roues tout acabit…

Et pourtant, pourtant… malgré les ayatollahs des « changements climatiques », le CO2 reste la base de la vie et ne représente qu’un maigre 0,04 % des gaz qui nous entourent. Pas de quoi fouetter un chat – encore moins un cheval-vapeur.

Parce que la guerre à l’auto, c’est aussi la guerre aux soupers au resto entre amis après le boulot, aux achats spontanés en léchant des vitrines – on n’a pas le temps, on a un bus à attraper !

La guerre à l’auto, c’est une certaine désertification d’un centre-ville autrefois foisonnant et vivant, pour essayer de diminuer un gaz dont on a besoin pour vivre : nous sommes tributaires de la végétation, et la végétation se nourrit de… CO2.

Et si au lieu de faire la guerre à l’auto, on faisait la paix avec les arbres ? Et si on subventionnait les édifices du centre-ville pour installer des toits verts, capteurs naturels du gaz honni ? Et si au lieu de bétonner les parcs, on les décorait avec autre chose que des fleurs, si jolies soient-elles ? Je ne sais pas, moi : des arbres, des arbustes, un couvre-sol…

Tenez, à Montréal, le Carré Philips, près de « Sainte-Cath », a été la proie des pelles mécaniques pendant deux longues années – mais après, on y a recoulé du béton. Pourquoi diantre ? Et si on verdissait les trottoirs au lieu de les élargir avec encore plus de… béton ? Il y a tellement, mais tellement de solutions naturelles et « santé » pour compenser pour les déplacements motorisés sans les bannir…

Mais non. Les gouvernements y vont de la solution facile : « diabolisons les quatre-roues »…


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